Il y a quelques semaines, Graziella Mattei, notre directrice prĂ©fĂ©rĂ©e, est partie sous le soleil de Californie. Oui mais attention, pas pour bronzer ! Lâobjectif ? Rencontrer ses confrĂšres professionnels de lâimmobilier, afin dâobserver leur mĂ©thode de travail⊠Alors, est-ce si diffĂ©rent dâĂȘtre dans lâimmobilier aux Etats-Unis ? RĂ©ponses par ici !
Bonjour Graziella ! Alors, remise du décalage horaire ?
Toujours pas ! (rires) Je suis rentrĂ©e depuis plusieurs jours mais je sens encore les 9h de dĂ©calage⊠Mais bon, ça ne mâempĂȘche pas de travailler !
Vous ĂȘtes donc partie en Californie. OĂč ça, exactement ?
Ă Los Angeles, et plus particuliĂšrement Ă Beverly Hills ! CâĂ©tait un voyage dâĂ©tudes organisĂ© par la FNAIM. Ca sâest fait un peu par hasard : je reçois rĂ©guliĂšrement leurs newsletters, et quand jâai vu passer celle qui parlait de ce voyage, je me suis tout simplement renseignĂ©e. Et voilĂ !
Il faut quand mĂȘme dire que vous Ă©tiez la seule Corse dans ce voyage pro !
Et oui ! Aucun Corse ne sâĂ©tait inscrit⊠En tout, nous Ă©tions treize agents immobiliers Ă partir. Certains venaient de Bordeaux, dâautres de NĂźmes ou de Strasbourg, toutes les rĂ©gions de France Ă©taient quasiment reprĂ©sentĂ©es ⊠Mais de Corse, en effet, jâĂ©tais la seule.
Et pourquoi ĂȘtes-vous partie ? Quâest-ce qui vous a motivĂ© ?
Principalement deux choses : ma passion pour le voyage, dĂ©jĂ , et puis tout simplement lâenvie de voir comment mes consĆurs et confrĂšres travaillaient Ă lâĂ©tranger. JâĂ©tais trĂšs curieuse de voir comment ça se passait de lâautre cĂŽtĂ© de lâAtlantique !
Quâavez-vous fait durant ce voyage ?
Des rĂ©unions, et puis Ă©videmment des visites. Jâai eu la chance de voir des villas de luxe qui coĂ»tent entre 10 et 15 millions, avec des jardins, des piscines, des salles de sport, des caves Ă vins magnifiques⊠La dĂ©mesure totale, mais câĂ©tait somptueux ! Et puis surtout, jâai fait beaucoup de rencontres notamment Chip Ahlswede de lâassociation Beverly Hills/Greater Los Angeles Association of REALTORS, câest lui qui a organisĂ© notre voyage sur place, Patrick Caraco de lâagence Barnes, un français installĂ© aux Etats-Unis depuis plusieurs annĂ©es, Anne Russell qui est broker chez Coldwell Banker, Ryan Ole Hass ou encore Carmela Ma, trĂšs connue et influente dans le monde de lâimmobilier ⊠CâĂ©tait vraiment trĂšs enrichissant !
Alors, travailler dans lâimmobilier aux Etats-Unis, est-ce que câest la mĂȘme chose quâen France et en Corse ?
Pas du tout ! LĂ -bas, il nây a quasiment pas de transaction de particulier Ă particulier, ça nâexiste pas, Ă moins que par hasard, votre voisin vende sa maison et vous en informe⊠Sinon, cela nâexiste pas. Aux Etats-Unis, tout passe par les agents immobiliers. Par exemple, si vous vendez votre maison, vous passez un contrat avec un agent, et ce dernier a 48h pour la partager sur un rĂ©seau immobilier appelĂ© MLS (dont jâai dâailleurs rencontrĂ© certains de ses membres et visitĂ© les bureaux). Pour que le bien soit diffusĂ© sur MLS il faut bien sĂ»r que lâagent immobilier y soit inscrit, mais câest le cas pour 80 % des agents lĂ -bas. Quand le bien se vend, lâagent immobilier partagera sa commission avec lâagent immobilier qui a trouvĂ© lâacheteur. Mais voilĂ , lĂ -bas et contrairement donc Ă chez nous, les agents partagent tous les mandats de vente. Et je trouve que leur maniĂšre de faire est plutĂŽt pas mal ! Ils sont dans la complĂ©mentaritĂ© et pas en concurrence. Et câest justement comme cela que je cherche Ă travailler : travailler avec les autres agences dans lâintĂ©rĂȘt du client et favoriser lâinter-cabinet.
Avez-vous notĂ© dâautres diffĂ©rences de travail entre Los Angeles et la Corse ?
Oui. Pour les visites dâappartements et de maisons, le fonctionnement est Ă©galement diffĂ©rent. Chez nous, lorsquâon veut visiter, on va contacter lâagence pour prendre rendez-vous. Aux Etats-Unis, et donc Ă Los Angeles, ils mettent des panneaux indiquant des « open house », des sortes de visites libres. La maison est alors en accĂšs libre, lâagent immobilier est prĂ©sent, et nâimporte qui peut donc entrer pour la visiter. Ce genre de visite se fait dâailleurs principalement le dimanche, comme une sortie en famille. Et beaucoup de ventes se font le dimanche !
Et cĂŽtĂ© administratif ? LĂ aussi, câest diffĂ©rent ?
Ah oui, complĂštement ! Les dĂ©marches sont plus faciles que chez nous, les procĂ©dures plus simplifiĂ©es, plus fluides. Chez nous, une fois quâon a trouvĂ© le bien quâon souhaite acheter, il faut compter trois mois en moyenne avant de pouvoir signer lâacte de vente. Aux Etats-Unis, câest bien plus rapide : il faut compter deux Ă trois semaines pour pouvoir signer lâacte de vente.
Du coup, est-ce que cela vous a donné envie de vous installer à Los Angeles ?
Non, quand mĂȘme pas ! Jâadore voyager mais je ne quitterai pas la Corse. En revanche, ce voyage pro mâa permis de me dire quâil y a peut-ĂȘtre un rĂ©el potentiel Ă tenter une passerelle Ă lâinternational, ouvrir quelque chose lĂ -bas tout en restant ici⊠JâĂ©tudie tout ça avec les contacts que jâai pu obtenir Ă Los Angeles. Affaire Ă suivre ...
Et puis avant tout ça, on se remet du jet lag peut-ĂȘtre, nâest-ce pas ?
Exactement ! (rires) Ce voyage mâa bien enrichi mais dans lâimmĂ©diat, on poursuit notre travail ici, en Corse !
© Crédit photos : Villas luxueuses à Beverly Hills - Graziella Mattei
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